Attente dans la rosée

L’aube se levait. Les premiers rayons du soleil d’hiver venaient réchauffer le sol dans un ciel qui déployait toute une gamme de couleurs allant du rose au violet. Le jardin de la maison de confrérie était calme. Seule une légère brise faisait osciller l'herbe et les fine branches. Rien ne bougeait.

Rien ? Ce n'était pas tout à fait vrai ; une plume blanche, accrochée à un large chapeau suivait, elle aussi, les petits souffles d'air.

Sous ce panache, une elfe, toute de vert vêtue, et assise en tailleur, les mains sur les genoux, avait les yeux fermés et ne faisait aucun mouvement. Seul Son souffle était tellement ténue, que ce n’est qu’en s’approchant de très près que l’on pouvait voir sa poitrine se soulever régulièrement. Elle se fondait complètement dans le paysage, et seul un œil averti aurait pu la repérer.

Sous cette apparence de calme, Belanriel avait tous ses sens en éveil et restait à l’écoute de son environnement, prête à décocher son arc s’il en était besoin.

Elle repensait à la série d’évènements qui l’avait emmenée ici. Tout avait commencé au refuge de Duillond où elle avait fait la connaissance d’Ealdor un érudit qui partageait son temps entre l’étude et la culture potagère, principalement à Hobittebourg. Elle avait par la suite rencontré, dans les résidences de Falathlorn, alors qu’elle recherchait une masure dans ses moyens, son frère Belandor ainsi que deux autres énergumènes un hobbit coureur de jupons, Beldon, beau parleur et à la musique somme toute très agréable à écouter, et un nain au nom difficilement prononçable, Wrormr, toujours de noir habillé n’arrêtant pas de faire de mauvaises plaisanteries (son nez se souvenait encore de l’horrible odeur des boule puantes qu’il avait osé lui jeter sur son passage).

Par la suite, les rencontres fortuites avec de vaillants éléments de la garde avaient continué. Ce fut une expédition dans les Galgals avec deux autres chasseurs et une capitaine, un second gardien nain, une gardienne des runes, …

Plus elle repensait à ces rencontres, et plus elle en était persuadée : sa destinée était en route !

Elle se devait de rejoindre ce groupe de courageux guerriers. Ses recherches furent longues, mais elle finit toutefois par obtenir une information sur l’emplacement de leur quartier général. Depuis plusieurs semaine maintenant, elle observait, en toute discrétion, les allées et venues de ses occupants. Elle savait qu’actuellement la maisonnée était vide, aussi avait-elle décidé que le moment d’agir était venu.

Nuitamment, elle avait osé pénétrer dans le jardin, suffisamment proche de la porte pour être aperçue si l’on savait y regarder, Tout en se laissant toutefois une voie d’échappatoire le cas écéant, s’y était assise et attendait…

Dans un souffle presque inaudible elle se surprit à murmurer.
- A Elbereth Gilthoniel ! A tiro nin, Fanuilos!

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